Rencontre avec Janne Teller

Publié le par cdi-saint-joseph.over-blog.com

Dans le cadre du Salon de Montreuil, les 11 élèves des Incos "montés" à Paris ont passé une heure avec Janne Teller, écrivain danoise, auteur de "Guerre, et si ça nous arrivait", que vous trouverez au CDI, et de "Rien".

 

Petit apperçu de ce que nous avons appris :

 

Janne Teller est née à Copenhague, elle a vécu en France, en Afrique, et maintenant à New York. Elle a travaillé pour l'ONU avant de pouvoir vivre de l'écriture.


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Elle écrit toujours quelque chose qu'elle ne comprend pas. C'est une écrivain pour adulte, qui s'est essayée à 2 reprises au roman jeunesse. Car quand elle a écrit "Rien", qui parle de l'importance et du sens de la vie, elle s'est rendue compte qu'on apprend plus auprès des adolescents que des adultes : ils n'ont pas finis leurs choix, ne sont pas fermés.
Florian : Comment êtes-vous venue à l'écriture ?
Elle a toujours aimé écrire, a publié sa première histoire à 14 ans dans un journal danois. Elle a attendu d'être connue avant de quitter son métier à l'ONU pour l'écriture.


Coline : Quand avez-vous su que vous aimiez la littérature ?
Dès que j'ai su lire, vers 6 ans.


"Guerre, et si ça nous arrivait" est adapté pour chaque pays où il est publié : le pays d'origine change, mais aussi l'urbanisme (à Copenhague la famille vit dans une maison et se réfugie à la cave, à Paris ils sont en appartement et vivent dans la cuisine). A chaque fois Janne Teller se documente sur la culture locale pour intégrer le livre.


CDI-5424.JPGMme Finali : vous avez vécu ailleurs, avez-vous connu ce sentiment de perte que vit le héros de "Guerre" ?
Elle a une connaissance, une culture familiale de la perte, puisque sa famille s'est réfugiée depuis l'Allemagne (son grand-père paternel, en 1918)ou l'Autriche (sa mère, en 1946) au Danemark. Avec son vécu, elle était donc très sensible à l'ambiance au Danemark au début des années 2000, qui ont vu une montée du racisme et de la haine. Elle, elle choisit de laisser les choses derrière elle, mais elle a toujours une pensée pour ceux qui sont forcés de le faire.


Coline : Est-ce que le garçon va revenir en France après ?
Et toi, qu'est-ce que tu en penses (Coline répond oui) ? Je ne sais pas, mais ne pense pas parce que la France a vraiment changé, et qu'il a vécu longtemps dans son pays d'accueil, où ses enfants sont intégrés.
Et ceux qui sont restés en France ont reçu une autre éducation, donc savent faire des choses que lui n'a pas apprises : il serait donc à nouveau sans statut social, il aurait du mal à se réintégrer. Quand on est réfugié on perd tout, y compris la vie qu'on s'imaginait.


Mme Finali : le héros n'emmène qu'un objet, son journal. Quel objet emmeneriez-vous ?
J'aime l'idée du journal intime, même si je n'en tiens pas. C'est en effet un moyen de faire le lien entre les deux vies. Ce serait alors mon choix.
Quand on est réfugié, on perd aussi son statut social, et les différences de statut entre les parents et les enfants changent, car les enfants apprennent plus vite, s'adaptent plus vite, donc prennent du "pouvoir" sur leurs parents.


Public : votre livre a-t-il été publié dans les pays arabes ?
Il a été traduit, mais pas encore publié. Janne a fait une lecture publique au Liban, a des réfugiés arméniens.


Interprète : depuis 2000 (date de l'écriture), le monde a changé. Si vous deviez l'écrire maintenant, changeriez-vous les belligérants ou le pays d'accueil ?
Aujourd'hui elle choisirait toujours l'Egypte comme pays d'accueil, car elle voulait un pays avec une très ancienne culture, et un sentiment national fort.


Alexine : dans quelles langues a-t-il été traduit ?
Il existe en Français, Allemand, Danois, Hongrois et en Scandinavie. Il sera publié en Catalan, Castillan et Italien en 2013.


Public : le pays d'accueil est toujours l'Egypte ?
Pour toute l'Europe oui. Son agent cherche à le faire publier aux USA, le pays d'accueil serait alors le Mexique.


"Rien" est à propos d'un jeune garçon, Pierre-Anthon, qui pense que rien n'a d'importance dans la vie. Ce livre a été censuré à sa sortie en Norvège et au Danemark.
Pourtant Janne Teller pense que quand on est écrivain ou lecteur, on peut apprendre des expériences vécues par les héros d'une histoire, sans avoir à subir le traumatisme de ce qui est vécu.

Publié dans Culture et sorties

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H
<br /> Bonjours M.Finali. Ca fait longtemps !<br /> <br /> <br /> Je suis trop déçu ! Pourquoi avoir fait cette sortie pile l'année où je suis pas là ! J'aurai voulu y aller aussi ... A la place j'ai fait des heures de cours ! Et le CDI de mon collège laisse<br /> vraiment a désirer comparé au votre.<br /> <br /> <br /> Sinon vous allez bien ?<br />
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